Histoire de PONT DE BEAUVOISIN de l'an 1600 à 1700.

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En 1600, la province du Dauphiné payait sur ses recettes 3.000 livres aux nobles de Clermont. Cette lutte entre le Dauphin et le Duc de Savoie se termina par la sanglante bataille de la Bridoire qui mit à feu et à sang Pont-de-Beauvoisin et ses environs. La bataille fut perdue par le Duc de Savoie; les Dauphinois saccagèrent aussi le couvent et l'église des Carmes. (Charat)

En 1600-1601, Lesdiguières donne l'ordre de raser le château de Pont Savoie, ordre exécuté

En 1601 et qui provoque un incident entre la France et la Savoie. (Charat).

En 1601, Wilhelme du Pont, seigneur de Pont-de-Beauvoisin, où les deux côtes du Guiers lui appartiennent, habite un château-fort sur la colline de la Bouverie (ce château fut rasé

En 1601 sur l'ordre de Lesdiguières). A la mort de Wilhelme, Amédée 1er, Comte de Savoie, achète peu à peu tous ses biens qui bordent le Guiers. Ce château-fort situé sur la colline, rive droite du Guiers, comprenait une maison forte située au sommet de la colline de la Bouverie, dénommée "château-vieux". Les Comtes de Savoie le firent restaurer et agrandir. L'enceinte du château s'étendait du côté de la Maladière et des Rivaux et comprenait encore, à l'entresol, la maison forte de Guillaume de Rivoire. (Charat)

En 1603, un bataillon genevois, venu de Romagnieu traverse un jour le Pont-de-Beauvoisin, tambours battants et enseignes déployées, pour aller saccager le territoire des Savoyards.

En 1619, passage à Pont de Christine de France, soeur de Louis XIII, accompagnée de Victor Amédée de Savoie.

En 1626, un édit royal, inspiré par Richelieu, donne l'ordre de détruire la citadelle de Pont-de-Beauvoisin. Pendant la peste de 1629-1630, les Echevins du Pont firent voeu, au nom de la commune, d'aller chaque année en procession prier dans la chapelle Saint-Roch du couvent des Carmes ; ce voeu à été tenu jusqu'en 1790. (Chez nous 1930)

En 1630, 18 janvier Richelieu, vient de Lyon, pour une entrevue avec le nouveau Duc de Savoie.

En 1684, le Duc Amédée de Savoie dans une charte dans les archives de la commune, octroyait aux habitants de Pont Savoie, le droit de bourgeoisie, à condition que ceux-ci fermassent la dite ville dans de bonnes murailles, fassent des portes dans l'année et maintiennent le tout en bon état ainsi que le pont d'Aiguenoire. (Charat)

En 1691, Fontaine de Saint Félix ; dans la cour du presbytère ; église des Carmes.

En 1696, grandes cérémonies en l'honneur de Marie Adélaïde de Savoie ; "la princesse de la paix" dont le mariage avec le duc de Bourgogne a été organisé comme preuve de la réconciliation de Louis XIV avec la Maison de Savoie. Le 16 octobre, nous sommes à Pont-de-Beauvoisin, prés du pont François 1er, côté Isère, à la hauteur d'un 1er étage, autour de 3 heures de l'après midi par une belle journée du début de l'automne ; la douceur du temps a permis aux élégantes d'arborer leurs plus belle robes décolletées en l'honneur de ce jour de fête. Les uniformes de toutes les couleurs, les plus riches broderies voisinent avec les plus belles dentelles des femmes de nos provinces dauphinoise et savoyarde. Nous attendons dans la joie et dans la fièvre, l'arrivée de la petite princesse Marie-Adélaïde de Savoie, fille du Roi de Piémont Victor Amédée II qui, aux termes des accords passés avec Louis XIV, vient en France, à l'âge de 11 ans, pour compléter son éducation, dans l'attente d'épouser le petit-fils de celui-ci, le Duc de Bourgogne, jeune héritier de la couronne de France ; Pont-de-Beauvoisin, est à cette époque et pendant les siècles futurs, la grande porte d'entrée en France du côté de ce qui n'était pas encore l'Italie, unifiée de nos jours. La France de Louis XIV brillait dans le monde du plus vif éclat et était sans discussion la 1ére nation de l'Europe.

Ce jour là plus de 20.000 personnes étaient dans notre Pont, invitées et venues de tous les coins du Piémont, de la Savoie, du Dauphiné, pour voir le spectacle des cérémonies de réception de la petite Princesse dont tout Versailles parlait en cette année. De grandes réjouissances furent organisées. Une estrade est installée au 1er plan, au bord du Guiers sur notre droite pour permettre aux habitants du Pont, à leurs invités de se masser en première loge pour assister de prés à cet événement. Cette estrade est décorée de cinq immenses pavois aux couleurs de Turin, d'azur au taureau d'argent et celles de France, d'azur aux trois lys d'or de Bourgogne, armes de son futur époux du Dauphiné et de la Savoie.

Un grand drapé face à la route, reproduit les couleurs de Turin, lieu de naissance de Marie-Adélaïde et celles du jeune Duc de Bourgogne, en symbole de bienvenue et d'heureuse augure, envers celle qui vient prendre le rang de future reine de France. Le pont de cet époque est étroit, fortement en dos d'âne, sans trottoir, orné sur ses deux axes à droite, d'une croix tréflée, recueillie à l'heure actuelle au presbytère de l'église de Pont Savoie et, à gauche, d'une petite colonne en forme légèrement pyramidale sculptée sur chacune de ses faces, des armes de Savoie et de France. On retrouve cette borne-frontière maintenant sur le pont. Sur l'estrade, parmi la foule, les bourgmestres des deux Pont, messieurs les curés des deux villes, les notables, les enfants du pays, le peuple et, au tout premier plan, une "magnaude" est en grande conversation avec une tarine et une fille du Queyras ; à côté d'elles, deux Mauriennaises en costume de leurs pays et, à côté, une Dauphinoise du Grésivaudan. On aperçoit, en face de nous, la maison austère des douanes de Savoie ; plus à droite, la maison des Clermont -Tonnerre et plus à droite encore, l'église de Pont Savoie ; à droite et à gauche du pont, les curieuses maisons en avancée sur le Guiers ; sur les collines les restes des imposantes fortifications de Savoie dont le château-fort fut détruit par le Duc de Lesdiguières

En 1620. En face du pont, des tours qui restaient de la porte D'Aiguenoire. Une estampe de Pont-de-Beauvoisin, autour de 1800, nous laisse voir les ruines imposantes de ces anciennes fortifications. Trois heures sonnent au clocher de l'église de Pont Savoie, un grand brouhaha vient de l'autre côté du Guiers, le cortège arrive ; une escorte des soldats de Savoie, immaculés dans leurs costumes blancs aux revers d'azur aux légendaires collets rouges, vient prendre place face à la route de chaque côté du pont ; la même escorte des gardes du corps de Louis XIV, en grande tenue bleue, aux parements d'or prend les mêmes positions de l'autre côté de la frontière. Le carrosse du Roi a déjà pris sa position réglementaire, objet de nombreuses discussions, les roues arrières sur le territoire Savoyard. Les dignitaires français se sont avancés, deux dames de France portent le manteau symbolique aux armes du Roi, dont la princesse se couvrira dès la frontière franchie ; elle perd sa nationalité et devient française. Ces dignitaires sont suivis d'une première escorte de hallebardiers du roi, vêtus de hongreline rouge précédant les cinq femmes de chambre françaises de la princesse ; les trompettes et les tambours de la garde royale attendent l'ordre de leur chef avant de répondre aux trompettes de Savoie. Suivent des officiers de la milice et de l'armée avec un détachement de leurs troupes. Pendant ce temps l'escorte piémontaise arrive à pas lents précédant l'escouade de dragons jaunes du Piémont, armée par Chambéry ; les deux trompettes et la Garde suisse à pied ont pris leurs position, sur la gauche les ordonnances porte-drapeaux se présentent face à face pour le salut de leurs couleurs. La petite Princesse est là sur la frontière, les présentations se font des deux cotés ; la gouvernante piémontaise de Marie-Adélaïde ne peut retenir ses larmes, et le petit page ne va pas tarder à fondre en larmes, quand il va transmettre la traîne de sa robe au page français ; moment fugitif d'une heure de l'histoire du grand siècle de Louis XIV que l'on a tenté de recréer. (Boile-Reddat, notice pour un tableau exécuté par lui et exposé salle des fêtes de Pont-Isère).

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